Un acteur aux multiples facettes    Conclusion

L'homme derrière l'acteur


Ce que beaucoup de gens ne savent pas et qui fausse un peu la vision qu'ils peuvent avoir de Steven Seagal, c'est la très forte dimension religieuse qui habite l'acteur. Disons-le une bonne fois pour toutes, l'homme derrière l'acteur est aussi sinon plus intéressant que l'acteur : ses croyances sont sincères, il y a là une vraie profession de foi. Son implication dans le bouddhisme est par ailleurs indissociable de la sérénité qu'il a acquise de par sa pratique des arts martiaux.

La prise de conscience

Durant sa jeunesse, il a suivi l'enseignement Zen de moines japonais dans des monastères et s'est ainsi construit une solide culture bouddhiste. Il a été notamment marqué de manière indélébile par une rencontre avec deux exilés politiques tibétains qui avaient fui les persécutions chinoises ; il a alors décidé de connaître un peu mieux ce peuple et s'est lié d'amitié avec des moines tibétains. Le maître mot de cette prise de conscience est donc compassion- ce qui nous ne surprend pas outre mesure étant donné la compassion affichée par ses personnages.

Mais que se passe t-il ?
Un farceur a collé les mains de Steven


Dans une interview récente avec le scénariste Stanley Weiser, l'acteur brise enfin le silence sur ses années mystérieuses de pratique des arts martiaux et du Bouddhisme ; on apprend alors que sa pratique de l'aïkido a été couronnée au début des années 80 lorsqu'il s'est vu décerné le titre de maître par l'ensemble de la communauté des sages japonais et tibétains. Il a commencé à s'entraîner au milieu des années 60 avec Ishisaka Kiyoshi ; Le bouddhisme s'est tout naturellement imposé comme discipline complémentaire , puisqu'il permet d'ajouter la sagesse à la maîtrise technique. Steven Seagal étudie alors également l'acupuncture et acquiert des notions de chiropraxie asiatique. Puis il suit l'enseignement de sa Sainteté Dilgo Khyentse Rinpoche, qui restera pour lui la référence ultime en la matière ; Steven mentionne également Minling Trichen et Penor Rinpoche, leader de la lignée Nyingma du Bouddhisme tibétain, à qui il voue une admiration profonde.


Un engagement humain, sinon politique

A cette époque, les Tibétains combattaient encore les Chinois, avec le soutien officieux de la CIA ; face à la sévère répression orchestrée par le gouvernement chinois, Steven ne pouvait rester les bras croisés : son engagement se manifeste de manière pacifiste puisqu'il emploie son savoir médicinal pour soulager les maux de la population opprimée. Toutefois dans les rares interviews qu'il accorde, Steven reste très discret sur cette période de sa vie ; Certaines mauvaises langues font même état de liens possibles avec la CIA, se basant sans doute sur ses films pour étayer leurs dires ! L'acteur se contente de lever imperceptiblement les épaules et de répondre, en v.o : " I think it is probably best if we don't get into that. We are trying to live in a world where we can choose the middle path and seek harmony, and I don't want to appear to be a dangerous revolutionary person , because I am really not. I am here on this Earth for one thing and that is to see if I can somehow serve humankind and ease the suffering of others ".

Y en a un qui veut se battre ?
Steven soutient le Tibet


Comment concilier la star et le bouddhiste ?

Steven a toujours su se méfier de la déification et des risques qu'une telle attitude de la part des foules implique quant à la santé mentale et religieuse de l'acteur ; il est certain que lorsque l'on devient une star du grand écran, cela risque dangereusement d'affecter votre ego, au point parfois de perdre totalement le contrôle de la situation. Alors même qu'il se trouvait au Japon, Steven ressentait le pouvoir qu'il exerçait sur les gens, c'est une des raisons pour lesquelles il est parti, c'est aussi pour cela qu'il continue à pratiquer quotidiennement la méditation, car cette technique bouddhiste lui permet de garder sa sérénité. Il applique ainsi les préceptes du ngondro, du guru yoga, et des pratiques secrètes qui lui ont été enseignées dans sa jeunesse. Enfin, son exercice favori consiste en des prostrations méditatives basées sur les tantras et les shakras, deux heures le matin, et deux le soir. Il affirme cependant que parfois il lui arrive de se perdre dans des méditations trop ésotériques : il faut alors recommencer à la base de la méditation, par des prières et des mémorisations simples.

Y en a un qui veut se battre ?
Steven prône la non-violence


Les fans de Steven sont pour leur part perplexes face à la personnalité de l'homme qui apparaît encore plus complexe que celle des personnages qu'il interprète; ils sont incapables de concilier l'image de l'homme sur l'écran et celle de l'homme spirituel. Bien sûr, Steven doit affronter la violence par la violence dans ses films ; Mais les enseignements que Steven a reçus et qui prônent la compassion et la non-violence n'ont rien à voir là-dedans. Le cinéma est un art, rien de plus, il n'est absolument pas l'expression des convictions personnelles des acteurs, il faut arrêter avec ça, hein ! Steven n'est qu'un artiste -incroyablement talentueux certes, mais un artiste quand même- qui tente de faire son travail du mieux qu'il peut ; il nous promet par ailleurs que ses prochains films seront encore plus spirituels maintenant que son contrat avec Warner est fini. Comme il aime à le rappeler : " I'm human: when cut I bleed like everybody else. " Ouf, nous voila rassurés.


Un destin hors du commun

Steven Seagal n'est pas un homme comme les autres : à la fois superstar de cinéma, à la fois maître suprême d'art martial fort difficile, et aussi empreint d'une culture bouddhiste surdéveloppée. Steven est un être frappé par un destin digne des grands hommes. Toutes ces caractéristiques de sa vie ne sont qu'une broutille si l'on en croit les représentants de Bouddha au Tibet. D'après Penor Rinpoche, chef de la lignée Nyingma du Bouddhisme tibétain, notre ami Steven n'est autre qu'une réincarnation d'un lama ou d'un Tulku (sommité bouddhiste), ceci dans la mesure où il pouvait voir en lui un potentiel énorme de la sagesse et de la pédagogie qu'il devait développer plus tard. Cela fait en effet 20 années maintenant que la plupart des grands bouddhistes s'accordent sur ce point, c'est à dire bien avant l'ascension cinématographique de Steven. En outre, pour le bouddhisme, Steven est une énorme opportunité car son rayonnement dans la communauté des non convertis est très grande, c'est d'ailleurs pour cette raison que des gens de mauvaise foi l'ont accusé d'avoir soudoyé avec de l'argent ces hommes pour sa renommée personnelle , ce qui est ridicule dans la mesure où Steven l'a caché pendant tout ce temps et ne l'affirme pas ouvertement aujourd'hui. Pour Steven qui garde la tête froide, cette histoire de vie antérieure n'est pas importante : ce qui compte, c'est ce qu'il est. Ce qu'il fait est important uniquement s'il sert les autres en développant les idées de Bouddha. Pour tenter d'atteindre cette déité qui est en lui, Steven s'est ainsi adonné à la méditation pendant 27 années. Il a appris que la vue des autres sur lui et sur le monde n'est autre que la vision de Bouddha, que ce qu'on voyait en lui n'importait au fond pas du tout. Le Dalaï Lama lui-même a donné des conseils en pédagogie à Steven et l'a invité, comme d'autres lamas à étudier avec lui. Ainsi, Steven absorbe suffisamment de sagesse et de connaissance pour lui-même transférer ses propres connaissances. Aujourd'hui, Steven travaille sur un projet sérieux d'aide humanitaire au Tibet pour aider à nourrir et soigner les enfants affamés et malades de ce pays. Il a aussi pour projet d'aider les gens qui ont des problèmes de vue. On voit que la sagesse du personnage se retrouve aussi dans ces actes et ceci d'autant plus qu'il ne se vante pas de sa générosité.
Finalement la grande leçon que Steven a tiré de ses entretiens avec le Dalaï Lama est la suivante : "Mes pires ennemis et mes pires souffrances sont mes meilleurs professeurs ".

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